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À quoi ressemble la vie d’un enseignant en Allemagne ?

À quoi ressemble la vie d’un enseignant en Allemagne ?

Mark, vous avez commencé à enseigner en Roumanie, comment était-ce ?

Oui, j’étais à Bucarest. J’ai trouvé cela très très étrange ! À cette époque, Il n’y avait qu’une chaîne de télévision et aucun moyen de transport entrant ou sortant. Leur univers s’arrêtait littéralement au bout de la rue. Certains ne voulaient pas apprendre l’anglais ; ils n’en voyaient pas l’intérêt, car ils n’en avaient pas eu besoin jusqu’à lors.

Lorsque vous êtes parti pour l’Espagne, le contraste a dû être intense

Je suis d’abord allé à Pampelune, en Navarre, cette région d’Espagne très rurale. Certains de mes étudiants parlaient de Madrid comme si c’était Tokyo. Ils disaient « J’adorerais aller à Madrid » et je pensais toujours… « C’est à peine à deux heures de train, vous pourriez partir cet après-midi, ce n’est pas loin ! » Je pense que les Espagnols étaient beaucoup plus posés, plus disposés à essayer.

J’ai découvert que les Roumains voulaient en fait toujours savoir de quoi il retournait. Je pense que les deux peuples étaient optimistes.

Quelles sont vos points forts en salle de classe ?

Je pense que je suis assez souple ; si quelqu’un a des demandes, je peux les accueillir positivement. Certains étudiants aiment les livres et la grammaire parce qu’ils ont l’impression de travailler davantage, tandis que d’autres veulent améliorer leur communication orale. Je pense avoir créé une bonne atmosphère en classe, au sein de laquelle les élèves n’ont pas peur de faire des erreurs, de poser des questions ou de parler à voix haute.

Comment avez-vous développé cette flexibilité ?

Simplement par la pratique. Au début de ma carrière, je passais dans chaque classe en suivant plusieurs étapes écrites et si quelqu’un me demandait autre chose, je pensais « Oh non ! Mais j’ai un plan ! » Plus vous enseignez, plus vous cumulez d’expériences et d’activités, de sorte que si un élève vous pose une colle, vous vous dites « Ça va, j’ai déjà fait cela auparavant ». Vous vous familiarisez avec le genre de questions posées.

Vous travaillez à votre compte. Dans quelle mesure est-ce difficile d’enseigner en indépendant en Allemagne ?

Il m’a fallu un certain temps pour m’y habituer. Une école vous confiera une certaine classe, puis vous fera remplir une sorte de test pour obtenir vos commentaires, avant de vous en confier une autre. Elle retient en quelque sorte son souffle et si elle apprend que vous travaillez toujours pour une autre école après quelques mois, elle pensera alors que tout ira bien.

Après avoir tissé de bonnes relations avec deux ou trois écoles, vous pourrez commencer à vous détendre un peu.

Évidemment, l’inconvénient est de ne pas être payé en cas d’annulation d’un étudiant, bien que les écoles puissent vous trouver une classe de substitution jusqu’à la reprise de leur cours. Vos écoles s’occuperont de vous si vous leur apportez votre aide. Si vous obtenez de bons retours et que vous les aidez en effectuant des remplacements, surtout au pied levé, elles vous en seront très reconnaissantes.

Qu’en est-il de la paperasserie ?

Dire que les Allemands aiment la bureaucratie est un véritable stéréotype. Tout ce qui n’est pas matérialisé par un document écrit n’existe pas. Les taxes ne sont pas trop stressantes, car il existe des bureaux auprès desquels vous adresser. Mais l’assurance médicale est un autre problème.

Ses prix changent parfois, sans vraiment que l’on en connaisse la raison, et vous devez vous adresser à différents représentants du bureau pour obtenir une réponse. Vous devrez également cotiser pour votre propre retraite.

Il existe un taux d’imposition pour les indépendants, lié au nombre d’heures effectuées. Le fisc allemand est assez généreux en matière d’abattement ; billets de train, nouveau téléphone, bureau à domicile si vous suivez des cours par webcam, sont considérés comme des dépenses professionnelles.

Vous devez au moins essayer d’obtenir quelques cours auprès de plusieurs écoles figurant sur votre liste, cependant, car, si vous travaillez en freelance pour une seule école, le service des impôts ne vous considérera pas vraiment comme un indépendant (pour en savoir plus, consultez la version anglaise du site officiel du bureau fiscal allemand).

Les académies fonctionnent par ailleurs selon différents systèmes. L’une de mes écoles paie directement au registre tandis qu’une autre exige une répartition détaillée de toutes les activités du mois, ce qui peut prendre entre 5 et 6 heures. Donc, on ne sait jamais vraiment à quoi s’attendre, en particulier l’été et à Noël, car de nombreux cours peuvent être annulés et les écoles fermées.

Quels conseils donneriez-vous aux enseignants désireux de travailler en indépendants en Allemagne ?

Préparez-vous aux démarches que cela implique, beaucoup plus nombreuses que dans d’autres endroits. Cela demande beaucoup de vigilance, vous devez vous dire : « Si ce cours est terminé, je dois m’adresser à quelqu’un d’autre. » C’est un peu comme un puzzle. Si un cours du lundi se dispense à un endroit donné, contactez les écoles de ce quartier pour dire que vous serez déjà présent ce jour-là.

Sans nouvelles de vous pendant un moment, les écoles finissent par vous oublier et vous font reculer de dix places dans leurs piles de CV des professeurs.

Il est bon de se rappeler, de temps à autre, à leur bon souvenir.

L’autre conseil est de ne pas vous laisser intimider et contraindre à abandonner des cours auprès d’autres académies. Bon nombre de nouveaux professeurs pensent qu’ils ne peuvent jamais dire non et finissent par accepter des horaires de fous. Rappelez-vous qu’il s’agit d’une négociation d’indépendant. Je pense que travailler en Allemagne est tout à fait raisonnable.

Les Allemands pensent que tout travail mérite une récompense. Vos retenues seront plus élevées, en raison de l’assurance maladie, mais vous serez payé davantage pour compenser cette dépense.

En Grande-Bretagne, à ma connaissance, un tel avantage n’existe pas, partant ainsi du principe que l’assurance maladie d’un indépendant est un problème qui ne concerne que lui.

Une fois que vous aurez noué de bonnes relations avec une école et prouvé votre sérieux, elle aura tendance à vous considérer davantage. Dans certaines écoles où j’enseigne, certains indépendants sont là depuis 25 ans et mènent une vie normale. En ce qui les concerne, pas de lutte désespérée chaque année – ils partent en vacances et remboursent encore leur prêt immobilier.

Cependant, vous devrez être proactif (pour en savoir plus sur les emplois en freelance en Allemagne, consultez ce site).

Enfin, avez-vous des conseils ou des astuces à appliquer en classe ?

Ce qui a fait une grande différence pour moi a été de partager mon expérience d’apprentissage d’une autre langue, en l’occurrence, l’allemand. Lorsque mes étudiants sont frustrés, je leur réponds : « Hé, je suis exactement dans le même cas que vous, je pose toujours des questions à mon professeur d’allemand. »

Ici, il faut une qualification pour la moindre chose, vous avez toujours besoin d’un papier et les Allemands considèrent les enseignants comme une véritable autorité.

Cela a donc fait une grande différence pour moi de pouvoir partager mon expérience avec mes élèves et leur dire : « Oui, je suis moi aussi un étudiant. » Cela les a beaucoup détendus. Par conséquent, si vous apprenez une langue, tout en enseignant une autre, essayez d’en parler à vos étudiants !

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